jeudi 8 mars 2012

«Décâlisser des bagnoles»: le message au-delà de la controverse



Oui, la déclaration récente de Claude Legault, prise au strict premier degré, annonçait les réactions qui ont suivi.


Pour ceux qui l'ignoreraient, Legault et d'autres artistes ont été invités, dans une banale rubrique des pages artistiques centrales du Journal de Montréal du mardi 6 mars, a réagir au mouvement de grève des étudiants québécois. Claude Legault, lui, s'est exprimé en ces termes :




Depuis deux jours, les commentateurs ont presque tous fait leurs choux gras de cette déclaration - que j'ai pourtant moi-même lue avec le sourire et sans m'offusquer - en la transformant en polémique nationale sur l'incitation à la violence.

Vraiment, les réactions à cette déclaration sont non seulement complètement disproportionnées, mais en plus elles sortent les mots du contexte du message dans le seul but de clouer l'auteur au pilori sans autre forme de procès.

Moi, ce que j'interprète - et partage profondément - dans ce message, c'est l'idée qu'il appartient aux jeunes - c'est même leur devoir! - de manifester bruyamment leur indignation, de provoquer, de remettre en question l'ordre établi, de se battre pour un meilleur avenir, de brasser la cage aux gouvernements, etc.

Ici, je ne me prononce même pas sur le fond de la question, à savoir si les étudiants ont ou non raison de manifester pour réclamer le gel des frais de scolarité. Par contre, il y a quelque chose qui me rassure totalement et c'est de voir que des jeunes osent descendre dans la rue pour faire valoir leurs revendications, quelles qu'elles soient.


Non, je ne souhaite pas que les étudiants se mettent à «décâlisser des bagnoles» - ni la mienne ni celle de quiconque - et, à cet égard, je crois sincèrement en la sincérité du mea culpa de Claude Legault qui a dit regretter ces paroles enflammées. (http://www.985fm.ca/national/nouvelles/claude-legault-fait-son-mea-culpa-129376.html)

Toutefois, j'espère ne jamais voir de mes yeux le jour où, dans notre société, les jeunes seront moins revendicateurs - et plus réactionnaires - que leurs aînés. Ce jour-là, je serai complètement atterré et nos dirigeants, morts de rire.

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