lundi 28 novembre 2011

Que du vent!


Ainsi, la nouvelle école «A» sera nommée l'École aux Quatre-Vents (L'Express, 27 novembre 2011, http://www.journalexpress.ca/Societe/Commission-scolaire-des-Chenes/2011-11-24/article-2814494/Il-faudra-desormais-parler-de-LEcole-aux-Quatre-Vents/1), un nom joli, certes, mais qui n'évoque absolument rien. En fait, si une image ressort de ce nom, c'est celle d'une société où les institutions – du monde de l'éducation de surcroît – n'exercent même plus leur devoir de mémoire en honorant dans leur toponymie les bâtisseurs passés et présents ou la spécificité du parcours historique de cette même société qui les nourrit.


En ayant choisi ce nom qui serait risible s'il n'était pas aussi déprimant, les décideurs scolaires contribuent à occulter les points de repère qui sont le ciment d'une société – d'aucuns diraient d'un peuple. Dans un tel contexte, l'école et la commission scolaire ne prêchent certainement pas par l'exemple pour former des citoyens conscients de leur monde et ouverts à connaître celui des autres. Au contraire, ces repères se voient banalisés et disséminés aux quatre vents, c'est-à-dire « partout, en tout sens », selon Le Petit Robert.


Heureusement que le comité qui en est arrivé à ce choix n'a pas d'influence sur la désignation des infrastructures municipales, sans quoi, au lieu du Centre Marcel Dionne et du boulevard René-Lévesque, les Drummondvillois iraient peut-être patiner au Palais des Joies Hivernales et magasiner dans les commerces du boulevard de l'Arc-en-Ciel de l'Harmonie.


Peut-être qu'un jour, dans un cours d'histoire quelque part, on parlera de manière anecdotique des noms de nos institutions actuelles en posant cette question fataliste : « Que pouvait-il arriver d'autre à une communauté dont les institutions encourageaient ainsi la perte de mémoire collective? ».