mercredi 30 mai 2012

Prophétie dans le tapis



Quand vient le temps de tenter de prédire l'avenir, les moyens sont légions.
Mais, au risque de vous décevoir, le Centricois vous annonce que votre horoscope dans le journal, la position des planètes (Oh la la! Neptune est en Gémeau!), la lecture de votre avenir dans les feuilles de thé, les infopublicités de diseuses de bonne aventure, les chaines de courriels qui vous garantissent le bonheur si vous emmerdez dix de vos amis en leur transférant le message magique, la fin du monde prévue fin 2012 par le calendrier maya, etc. : toutes ces méthodes ne sont que pure invention et fumisterie.
Toutes?
Non, pas toutes.
Dans cet univers de fabulation ésotérique, il y a toutefois un signe – rationnel celui-ci – qui ne trompe pas, une manifestation incontestable qu'un vent de changement souffle sur Drummondville, qu'une nouvelle ère de prospérité s'amorce au Centre-du-Québec. En fait, ce que nous vivons aujourd'hui a tout pour s'élever au rang des balises historiques qui inciterait le monde entier à remettre le calendrier à 0. Il y a eu avant; il y aura désormais après.
Oui, ô Peuple centricois, rien ne peut plus maintenant t'envoyer au tapis ni t'arrêter dans ta marche vers un monde meilleur; ose sans retenue voir l'avenir positivement sur le sol béni que tu foules.
Et toi Drummondville, qui a tant été victime de moqueries par le passé, tu peux maintenant t'en moquer et te lever pour voir les autres à leur tour faire la moquette devant ta grandeur. Le temps est venu pour toi de ne plus t'enfarger dans les fleurs du tapis et d'aspirer aux plus hauts sommets de la réussite!
Oui, la relance drummondvilloise est au pas de la porte car… (roulement de tambours)… le restaurant La Cité Grecque vient de changer le vétuste tapis de sa salle à manger.
(Espérons qu'un musée se sera porté acquéreur de ce vestige.)

Peuples d'ailleurs, faites partie de cette vague de renouveau, Drummondville vous y invite.
Gens de partout, apportez votre vin. Investisseurs du monde entier, apportez votre foin!

mardi 22 mai 2012

Étudiants: réclamez Anarchopanda à la table de négociation!

« Anarchopanda aime les étudiant-es et leur passion d'une société plus juste et éduquée. Anarchopanda n'aime pas le gouvernement actuel, et risque d'avoir un problème avec les prochains aussi. »
C'est en ces termes que se présente l'original ursidé du printemps québécois dans sa page Facebook.
(https://www.facebook.com/Anarchopanda#!/Anarchopanda)

Depuis quelques jours, une mascotte originale, Anarchopanda, est de toutes les manifestations pour soutenir la cause étudiante. Quoi qu'on pense de l'enjeu des frais de scolarité universitaires, force est d'admettre que la sympathique mascotte attire l'attention, beaucoup plus que n'importe quelle opération de casse ou manifestation d'agressivité et, surtout, d'une manière beaucoup plus positive dans l'opinion publique.

D'ailleurs, quand je l'ai vu dans les bulletins de nouvelles dans le groupe debout derrière les deux porte-parole de la CLASSE lors du plus récent point de presse du regroupement étudiant, j'ai pensé que les assemblées membres devraient songer à nommer Anarchopanda comme représentant à la table de négociation.

Pour augmenter les chances de succès de leurs revendications, à tout le moins de risquer de les voir davantage entendues par le gouvernement, ne trouvez-vous pas qu'Anarchopanda, avec sa bouille souriante et ses câlins poilus, aurait de bien meilleures chances de sensibiliser le gouvernement, sinon la population, aux revendications des étudiants que Jeanne Reynolds, cette porte-parole de la CLASSE qui s'adresse toujours aux médias en répétant la même cassette sur un ton acrimonieux, le teint livide, le regard agressif et l'écume à la bouche? (Il suffit de l'entendre parler du PM en l'appelant « Charest » comme si c'était un vulgaire concierge de taverne pour déduire que son attitude apppelle davantage à la confrontation qu'à la négociation; mais bon, le gouvernement a aussi donné dans le mépris durant cette crise, alors lui aussi gagnerait à se trouver une mascotte pour négocier!)

Plutôt que de vociférer et crier son indignation dans une avalanche de mots et d'insultes, Anarchopanda, lui, utilise en silence ses gros bras velus pour répandre son affection tous azimuts comme une arme de persuasion massive.

Qui sait si l'avenir d'Anarchopanda ne se trouve pas comme élu à l'Assemblée nationale? Chose certaine, il n'a aucun déficit de crédibilité si on le compare à bon nombre de nos politiciens actuels.

En attendant, ce que la visibilité de la joyeuse mascotte revendicatrice permet de mettre en lumière, c'est à quel point la loi spéciale votée par les parlementaires à Québec est l'équivalent pour le gouvernement Charest de s'être doté d'un canon pour tuer une mouche... ou un pauvre et gentil panda, mobilisé mais pacifique et inoffensif!


(Pour en apprendre davantage sur Anarchopanda: http://fr.wikipedia.org/wiki/Anarchopanda)


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Mise à jour - Jeudi 24 mai 2012

Superbe photo d'Anarchopanda devant l'Assemblée nationale :
 http://www.stevedeschenes.com/?cat=16

dimanche 13 mai 2012

Que le ciel vienne se gratter lui-même à Drummondville!


New York voit en ce moment s'élever dans son ciel le One World Trade Center.

Qu'à cela ne tienne, Drummondville n'est pas en reste avec la construction à venir d'un édifice de... deux étages sur la rue Lindsay. Comme le révèle le promoteur dans l'article du journal L'Express: «L'édifice sera ultra moderne, tout vitré, climatisé à la grandeur, avec un ascenseur même s'il n'y a que deux étages. À l'extérieur, ce sera glacé comme un miroir, de couleur rouge. À la Ville, ils aiment le rouge, ils sont fous de ça»! [Je l'adore celle-là: que dire de plus!]

http://www.journalexpress.ca/Actualites/Actualites-locales/2012-05-11/article-2975665/Un-nouvel-edifice-de-deux-etages-sur-la-rue-Lindsay/1

Non mais, quand tu es big, tu ne construis pas en hauteur à ne plus finir pour aller gratter le ciel. Que nenni! Tu en fais plutôt deux - that's it! - et tu dictes au ciel de descendre lui-même pour venir se gratter.

In your face, New York!


vendredi 11 mai 2012

S'approprier sa ville et l'occuper, c'est l'enrichir!

(AVERTISSEMENT: Avant toute chose, il convient de préciser que la mention d'occupation de la ville qui se retrouve dans le titre n'a absolument rien à voir avec l'actualité qui a trait au mouvement de contestation étudiante ou autre. Au contraire, ce dont il est question, c'est d'une occupation totalement informelle et individuelle, de nature civique, certes, mais absente de toute forme de revendication officielle. Voilà qui est précisé.)


Il y a quelques jours, par un crépuscule ensoleillé mais frisquet de ce début mai, nous sommes allés faire un tour au parc en famille. Il faut savoir que cette activité simple a la cote chez nous car, alors que l'été dernier elle était encore trop petite pour apprécier les sensations fortes offertes par les balançoires, la Princesse centricoise a depuis l'arrivée de l'actuel printemps découvert le plaisir de ces manèges version 1.0, d'où les visites plus fréquentes dans les parcs municipaux.

C'est donc par un beau temps frais que nous nous sommes rendus au parc Milette aux abords de la rue Saint-Damase - Princesse y aime beaucoup la balançoire jaune! Une fois là-bas, ce qui m'a immédiatement frappé, c'est à quel point le parc était désert. Il n'y avait notamment aucune âme roulant sur la piste cyclable, que ce soit en vélo, en patins, en poussette ou autres. À l'intérieur de ce grand parc où nous arrivions, sur les courts de tennis et le terrain de volleyball (ce dernier sans filet), dans la section boisée parsemée de bancs et de tables à pique-nique adjacente à la piscine décrépite: pas un chat! Sauf... une dizaine de personnes (10 précisément) - un groupe composé d'hommes et de femmes; d'adultes, d'ados et d'enfants -  et un petit chien trapu à la démarche lourdaude qui me rappelait celui d'une annonce de Kibles 'n Bits de ma jeunesse. Personne d'autre dans tout le parc que ce petit groupe qui se trouvait, lui, du côté du module de jeux.

De ce groupe, certains se balançaient, d'autres jouaient au ballon tranquillement, le chien venait fouiner de temps en temps de notre côté en étant aussitôt rappelé d'un vif «¡Ven aquí!»... Ah! Je n'avais pas mentionné ce détail, mais le groupe en était un de latinos, de Néo-Centricois, possiblement d'origine colombienne vu la présence importante de cette minorité à Drummondville, mais je ne leur ai pas demandé, alors qu'en sais-je au fond? En fait, ça n'a aucune importance dans mon propos, outre le fait qu'il m'a été réconfortant de constater qu'eux - Drummondvillois d'adoption - savent s'approprier ce que leur ville a à offrir et, du coup, qu'ils insufflent un brin de joie de vivre au bourg à bien des égards somnolent qui les a accueillis.

En les voyant, j'ai songé tout de suite à ces parcs au Mexique que j'ai encore pu voir récemment, pris d'assaut quotidiennement par les habitants, et j'ai ressenti une pointe de tristesse. En ce beau début de soirée printanière, le parc aurait revêtu, n'eut été de la présence du groupe ci-haut mentionné (et la nôtre), l'ambiance d'un cimetière.

Alors que j'étais encore jeunot, mes études en science politique m'ont permis d'apprendre - c'est un début! - que la souveraineté sur un territoire donné ne trouve généralement sa légitimité que dans l'occupation de facto dudit territoire. Ainsi, un état, un pays, une nation peut difficilement prétendre à la possession et au contrôle d'un territoire qu'il ou qu'elle n'occupe pas. Or, à l'échelle locale, le faible taux d'utilisation de certaines de nos infrastructures publiques - du parc Milette parmi bien d'autres - me procure un certain degré de mélancolie associé à la tristesse et au dépit de voir que nous, Drummondvillois, prenons si peu possession de certains éléments du patrimoine collectif qui est le nôtre: nos parcs, nos pistes cyclables, nos trottoirs (!), etc. Ces infrastructures appartiennent certes de jure aux citoyens qui les payent via leurs taxes, mais trop peu d'entre eux se prévalent de leur droit d'en jouir, de sorte qu'à terme, le développement municipal finit par se faire dans une logique non plus de développement d'un milieu de vie harmonieux, mais plutôt dans une perspective purement utilitaire. En termes concrets, pourquoi investir pour faire des trottoirs si les gens s'en servent si peu?

À titre d'exemple, lorsque que la Ville a procédé à la rénovation au complet du boulevard Lemire entre la rue Saint-Pierre et l'autoroute 20 il y a quelques années, le projet a mené au doublement des voies motorisées, qui ont passé de deux à quatre, mais aucun trottoir ni piste cyclable n'a été aménagé sur toute la longueur de ce segment. Triste développement!

C'est sans doute discutable, mais pour moi, la richesse d'un milieu passe nécessairement par la capacité à pouvoir le découvrir à pied et à le partager avec le plus grand nombre de mes concitoyens. Oui, Drummondvillois de la Terre, osez profiter des trottoirs là où il y en a (pas dans mon quartier malheureusement), envahissez les pistes cyclables qui forment un joli et vaste réseau à travers la ville et courez vite au parc le plus proche pour l'animer de votre présence dont il a besoin pour justifier qu'on l'entretienne mieux et qu'on l'embellisse.

Personnellement, je serais ravi si un jour, en visite dans l'aire de jeu du parc Milette, ma fille devait opter pour une des balançoires noires parce que d'autres enfants déjà sur place occuperaient déjà la balançoire unique pour laquelle ils manifesteraient eux aussi une préférence: la jaune!

mercredi 2 mai 2012

Léger microbrassage d'une affirmation du Commissariat au commerce

Dans un récent communiqué publié par le journal L'Express (http://www.journalexpress.ca/Economie/Commerce/2012-04-05/article-2948220/Une-boutique-specialisee-en-bieres-ouvre-ses-portes-au-centre-ville/1), on informait les lecteurs de l'ouverture récente d'« une nouvelle boutique spécialisée en bières de micro‐brasserie » sur la rue Heriot : le Carrefour des bières.

D'entrée de jeu, il s'agit d'une bonne nouvelle de voir une telle boutique spécialisée venir enrichir l'offre marchande au centre-ville de Drummondville, une zone commerciale dotée d'un potentiel phénoménal mais moribonde depuis trop longtemps, malgré de perpétuelles opérations factices de relations publiques, voire de pétage de bretelles, aux retombées questionnables pour tenter de convaincre les citoyens de Drummondville que la montagne de ressources et de beaux discours consacrés à la revitalisation de leur centre-ville n'accouche pas chaque fois d'une souris. Donc, oui, cet investissement privé qui contribuera à dynamiser le secteur – comme bon nombre d'autres investissements importants, visibles et tout aussi privés l'ont fait depuis quelques années – ne peut qu'être salué.
Là où le communiqué suscite la surprise, c'est dans sa façon de présenter cet investissement comme étant créateur d'inédit dans la région : «(…) le Carrefour des bières vient, selon le Commissariat au commerce, combler une offre commerciale quasi inexistante à Drummondville dans le contexte où le marché de la bière spécialisée est en pleine croissance.
Une offre commerciale quasi inexistante à Drummondville? Ah oui? Ce sont les marchands ayant déjà pignon sur rue et qui ont mis temps et effort depuis des années pour développer ce créneau des bières de microbrasseries qui ont dû être contents de lire cette singulière déclaration du… Commissariat au commerce.
Parmi ces quasi inexistants commerçants à offrir une vaste variété de bières de microbrasseries depuis belle lurette, il y a en tête de liste l'Épicerie Lauzière, au coin de la rue Saint-Pierre et du boulevard Lemire. Dans ce paradis d'une richesse inouïe pour tout amateur de champagne des pauvres, cet antre réfrigéré où le houblon rencontre la cervoise dans une remarquable variété de saveurs, vous trouverez à coup sûr la plus vaste sélection de bières au Centre-du-Québec.

Cela dit, si vous êtes à la fois amateur de bonne bière ET Drummondvillois, il est certain que ce que je viens de partager dans cette envolée n'est déjà plus un secret pour vous depuis longtemps et que vous faites possiblement déjà partie de la clientèle nombreuse qui fait que l'endroit ne semble pas être à proprement parler caractérisé par une quasi inexistence.

Mais bon, pour leur défense, peut-être que les personnes chargées de rédiger ce communiqué au nom du Commissariat au commerce boivent uniquement de la Molson ou de la Budweiser dans leurs 5 à 7. Pour leur information, j'ajouterais que la plupart des supermachés de la ville ont également sur leurs tablettes une offre fort intéressante de produits de microbrasseries.
D'ailleurs, ça me rappelle que, à l'époque où j'étais étudiant dans les années 1990, il m'arrivait les fins de semaine de ramener de Montréal quelques bouteilles de Saint-Ambroise (la blonde), étant donné que ma bière favorite était à l'époque introuvable en sol centricois, ce qui n'est plus nécessaire de nos jours étant donné que ladite offre commerciale quasi inexistante à Drummondville est au contraire bien présente et largement implantée chez nous, donnant aux biérophiles de la région accès à un vaste choix dans ce segment de marché.

En fait, ce qui manque à Drummondville, c'est de pouvoir s'enorgueillir d'avoir sa propre microbrasserie locale. Trois-Rivières a entre autres brasseurs Les Frères Houblon, Joliette peut compter sur L'Alchimiste, à Granby sont concoctées les bières de la brasserie Le Grimoire, Multi-Brasses fait la fierté de Tingwick tandis que Les Brasseurs du Monde produisent leur gamme de bières dans leurs installations de Saint-Hyacinthe, etc. Pendant ce temps, la capitale centricoise ne compte pas encore à son actif un joueur de l'industrie brassicole.

Le jour où une microbrasserie verra le jour à Drummondville, le Commissariat au commerce aura toutes les raisons d'être en pavoison devant cette venue et de féliciter l'arrivée de la nouveauté sur le territoire drummondvillois.

En attendant, je lève bien humblement mon verre au succès du Carrefour des bières, situé au 189-A de la rue Heriot à Drummondville.

Sur Facebook: https://www.facebook.com/pages/Carrefour-des-bi%C3%A8res/261178417255961