lundi 16 juillet 2012

Tourisme de proximité extrême

Récemment, par un beau dimanche, la journée s'est déroulée en famille sous le signe du tourisme à la sauce simplicité locale.
Le tout a débuté par un « qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui? » en fin de matinée et a évolué vers un « On prend l'autobus avec Princesse et on va manger une crème glacée au centre-ville. » Je vous l'ai dit : simple, simple, simple!
Mais pourquoi donc? Juste pour le plaisir. Pour le plaisir de faire quelque chose chez nous que nous ne faisons jamais. Pour le plaisir de profiter du soleil, de la douceur du temps et de la tranquillité ambiante. Pour le plaisir de ne rien faire!
Car, en toute lucidité, hormis quelques soubresauts d'activité provoqués par d'épars évènements, la plupart des dimanches après-midi à Drummondville sont une mer de tranquillité!
C'est ainsi que, non pas pour serrer la pince à quiconque mais pour aller prendre l'autobus, nous nous sommes tous les trois - le roi, la reine et la p'tite princesse - rendus aux Promenades Drummondville… en auto. Parlez-moi d'un paradoxe! Et si, tout écolo horrifié que vous êtes d'avoir lu une telle hérésie, voici de quoi vous achever : le bar laitier que nous entreprenions d'aller visiter se trouve géographiquement plus près de la maison que les Promenades, de sorte que nous avons en quelque sorte fait un détour volontaire en auto pour nous rendre jusqu'à l'arrêt d'autobus qui allait nous ramener sur nos pas. Ajoutez à cela que le poids de nos carcasses à bord de l'autobus a vilement contribué à faire augmenter la consommation énergétique dudit véhicule et que, comble d'indignation, j'ai avoué candidement ici il y a peu de temps faire l'usage de sacs jetables (http://lecentricois.blogspot.ca/2012/06/pris-la-main-dans-le-sac-le-centricois.html) et vous avez la justification pour me faire mettre au ban et déclarer « bitumineux à contrôler »!


Premier constat: avec un service offert une fois l'heure, utiliser les services de transport en commun drummondvillois un dimanche exige des usagers soit de bien connaître à l'avance l'horaire des parcours, soit d'avoir un horaire très très flexible.


Nous n'avions pour notre part rien planifier au préalable; de plus, nous n'étions pas pressés! Heureusement, car nous avons croisé en auto l'autobus que nous voulions prendre en arrivant dans le stationnement du centre commercial. Qu'à cela ne tienne: il y a pire dans la vie que perdre une petite heure d'attente à déambuler sans but dans le mail!

Une heure plus tard, donc, nous montions à bord de l'autobus en direction du centre-ville. Banale balade complètement sans intérêt, vous dites-vous. Eh bien, détrompez-vous! Je vous le dis d'emblée, c'est la portion du circuit touristique qu'a le plus appréciée Princesse et dont elle parle encore. C'est que, après avoir roulé sur Saint-Amant puis fait un petit croche par Bousquet, l'autobus est retourné emprunter la rue de Boucherville, celle-ci en plein chantier de réfection.

BOUDOUM-BAM-POUM-BADABOUM-BOUM-PODOUM...

À quelques minutes de chez nous, nous avons fait l'expérience du transport en commun en zone de guerre. Au Centre-du-Québec, en sandales et culottes courtes, en riant de bon coeur, nous avons traversé sains et saufs un secteur qui avait toutes les caractéristiques que doivent avoir une Bagdad ou une Tripoli balafrée par les bombardements... Drummondville pilonnée au mortier!

D'accord, les cyniques me diront qu'il n'est pas nécessaire de s'imaginer si loin et qu'on peut vivre le même exotisme en faisant la découverte du champ de bataille routier montréalais!

Descendus coin Dorion-Cockburn, nous avons tranquillement marché jusqu'à La Lichette.

Autre constat, malgré les infâmes pots de fleurs municipaux tant décriés par la tenancière de ce bar laitier bien connu (http://www.journalexpress.ca/Actualites/Actualites-locales/2012-05-09/article-2975153/Une-boite-a-fleurs-de-trop-sur-la-rue-Lindsay-%3F/1), il y avait de nombreuses places de stationnement libres sur la rue Lindsay. Quelques rares véhicules circulaient; pratiquement personne en vue sur les trottoirs. Quelques rares clients flânaient cornet à la main chez chacun des deux compétiteurs voisins de crèmaglace; pas de file d'attente à la caisse. Oui, «ça avait l'air de Val-Jalbert»!

Bon, je pourrais discourir encore beaucoup à propos de cette agréable journée sans histoire; par exemple, du type qui, debout derrière moi à La Lichette, racontait avec émotion que la crème glacée pour lui, c'est synonyme d'été depuis son jeune âge; de la vieille dame souriante à qui j'ai gentiment cédé mon siège à l'ombre et de sa fille qui m'a remercié en me disant : «88 ans... 'est bonne ma mère... a' l'a 88 ans!»; de notre marche du retour en remontant Lindsay - où toutes les terrasses étaient pratiquement désertes - vers le terminus Des Forges; du fait que nous avons encore une fois manqué de timing et que nous avons dû attendre l'autobus plus de 50 minutes, pause dont a profité Princesse pour roupiller profondément, histoire de refaire le plein d'énergie après ce cocktail bien garni de soleil, de crème glacée et de BOUDOUM-BAM-BOUM; etc.

Je ne le ferai pas. Je me contenterai simplement de conclure en affirmant que ce périple intra muros fut fort agréable et en philosophant à l'effet que la valeur d'un voyage ne se mesure pas à la distance qu'il nous fait parcourir, mais à la richesse des moments qu'il nous fait vivre et des souvenirs qu'il nous laisse.

* * * * *

Citations:
Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux. (Marcel Proust)


Le plus grand voyageur est celui qui a su faire une fois le tour de lui-même. (Confucius)


Une destination n'est jamais un lieu, mais une nouvelle façon de voir les choses. (Henry Miller)

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