mardi 11 juin 2013

Site d'enfouissement: Un, deux, cha, cha, cha!

Décidément, le louvoiement des élus dans le dossier de l'agrandissement du site d'enfouissement ne cessera jamais de me surprendre.

Ainsi, après cette longue saga référendaire au cours de laquelle les élus de la Ville de Drummondville se sont rangés en faveur du projet de Waste Management, sans succès, voilà qu'on annonce que le dépotoir va poursuivre ses activités par la porte d'en arrière.

(Voir l'article de l'Express à ce sujet: http://www.journalexpress.ca/Actualites/2013-06-11/article-3273648/LET%3A-la-decision-du-ministre-Blanchet-convient-a-la-Ville/1)

Les groupe des opposants au projet souligne la contradiction:
«Un agrandissement qui n’est pas un agrandissement, est-ce possible ? En politique, il semble que ce soit possible. Le ministre Blanchet nous annonce candidement que le dépotoir de Saint-Nicéphore ne sera pas agrandi, mais que Waste Management pourra y enfouir 2,3 millions de tonnes. Du grand Mesmer!»

Encore une fois, dans ce contexte, la seule chose responsable à faire de la part du conseil municipal est de voir au respect du choix des citoyens, même si cela implique de le faire en contradiction de ses prises de position passées.


Vox populi, vox Dei


Une fois que les citoyens se sont exprimés par la négative sur la question du dépotoir au terme d'une campagne référendaire au cours de laquelle Waste Management et la Ville ont largement occupé le terrain pour faire valoir leur appui au projet, l'unique position responsable à adopter est de défendre ce choix de la population.

Depuis que les résultats du référendum sont connus, j'ai lu et entendu à maintes reprises l'argument que le référendum n'était au fond que consultatif. C'est un argument qui ne tient pas la route.

Pourquoi? Parce qu'au Québec, TOUS les référendums, quels qu'il soient, sont consultatifs en théorie. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est le DGEQ (http://www.jeuneselecteurs.qc.ca/archives/114.html). Dans la pratique, ce n'est pas la loi qui contraint au respect des résultats d'un référendum; c'est plutôt son immense portée politique qui incite assemblées parlementaires, conseils municipaux et élus à ne pas aller à l'encontre du choix des citoyens.

Comme il donne une voix directe à chaque citoyen de s'exprimer sur une question précise s'il le désire, le référendum populaire est la manifestation suprême de l'expression de la démocratie. En conséquence, dans une démocratie qui se respecte comme la nôtre, les décisions qui s'expriment à travers ce moyen se doivent d'être interprétées et appliquées comme étant finales et sans appel.

Les citoyens de Drummondville se sont prononcés majoritairement contre l'agrandissement du site d'enfouissement; il incombe aux élus municipaux de se faire les gardiens de ce choix, peu importe la position défendue par le passé.

Et de mettre leurs énergies au service d'une croissance économique durable qui, elle, frappe déjà fort à la porte de Drummondville!