mardi 3 septembre 2013

Cinq secondes au coin des rues Saint-Georges et Pelletier

Il y a quelques heures, au volant de ma voiture, j'ai effectué l'arrêt obligatoire sur la rue Saint-Georges au coin de Pelletier. En même temps (vraiment en même temps), deux véhicules se sont immobilisés au même arrêt de chaque côté de moi sur la rue Pelletier.

Voulant appliquer la règle qui m'a été inculquée lorsque j'ai jadis suivi mon cours de conduite, j'ai fait comme d'habitude: en cas de doute sur le véhicule qui s'est arrêté en premier, «le véhicule qui vient de la droite a la priorité». (http://www.roulonsavecclasse.com/priorite-circulation.html)

Sauf qu'à ma droite, alors que j'ai d'abord attendu, la personne qui était au volant avait plutôt décidé que ce n'est pas elle qui passerait. Je lui ai donc fait un timide signe quand, tout à coup à ma gauche: «POUET!».

Je me suis retourné pour voir le passager du véhicule me faire des signes de la main hors de sa fenêtre que je traduirais par «Enwèye!». Mais le conducteur de l'auto, un jeune homme, ne voyait pas la situation du même avis. En fait, son avis devait être le même que le mien, étant donné qu'il me faisait «NON» de la tête en pointant son passager - en apparence son père - par de grands gestes désapprobateurs.

Puis, le véhicule à ma droite a fini par s'engager dans l'intersection, non sans finalement allumer son clignotant pour signaler son intention de tourner à gauche devant moi; un lent décollage après lequel j'ai pu effectuer le mien.

En tournant à mon tour, j'ai vu le jeune homme mal à l'aise, l'air encore indisposé par ce coup de klaxon qu'il n'avait pas autorisé. Pour ma part, je tiens à le remercier d'être un exemple vivant pour combattre le préjugé que tous les jeunes sont des fous au volant. Aussi, j'en profite pour lui témoigner in absentia qu'il peut être fier de conduire intelligemment et de savoir prendre le temps de respirer car au fond, cet après-midi au coin Pelletier-Saint-Georges, personne ne fuyait une guerre civile ou la trajectoire d'un typhon pour justifier quelque impatience que ce soit à ce moment précis.

Et à son père - dont le geste n'avait tout de même rien de bien agressif - je lui témoigne qu'il peut également être fier et rassuré de pouvoir compter sur un fils dont le calme et la patience sauront être de pertinentes vertus si d'aventure en vieillissant certains gestes de papa ralentissaient la cadence de la vie effrénée... aux intersections ou ailleurs!