mercredi 25 juillet 2012

Quand l'hospitalité se manifeste en milieu hospitalier

Hier matin, je me suis rendu à mon rendez-vous à la clinique du centre hospitalier montréalais que je fréquente de façon périodique depuis des années pour le suivi et la perpétuation de ma santé... physique. (Ma santé mentale, elle, trouve elle-même son traitement dans les événements et les surprises - bonnes ou mauvaises - que me réserve la vie et dans un certain nombre d'actions salutaires dont fait partie la rédaction des textes du Centricois, cet élixir parmi tant d'autres pour domestiquer la folie!)

Mais bon, parler de moi n'étant pas du tout l'objectif de ces lignes, je saute tout de suite à mon propos.

Hier matin donc, je me suis rendu à l'aurore à l'Hôpital général de Montréal pour un prélèvement sanguin à jeun, après lequel j'avais du temps, comme toujours, pour descendre à la cafétéria et y casser la croûte avant de voir le médecin plus tard.

Là, je fais comme la plupart du temps: je commande un déjeuner, prends un café au passage et me rends à la caisse pour payer... et c'est là que ça se passe, sans fanfare, en toute simplicité!

Je fréquente la clinique environ deux fois par année depuis 2000 et, d'aussi loin que je me souvienne, c'est la même dame qui travaille à la caisse les matins où je la fréquente.

C'est de cette dame dont j'ignore tout de qui je veux vous parler, simplement parce qu'elle est toujours accueillante et avenante, même si elle oeuvre dans un environnement d'une grisaille particulièrement notable. Entre vous et moi, quand vous pensez cafétéria d'hôpital, vous n'entonnez pas instinctivement C'est bon pour le moral de la Compagnie Créole!

Ainsi, même si elle a affaire à nombre d'airs bêtes dans le cadre de son travail - éclopés bougonneux, médecins pressés et autres marchands de déprime - la caissière de la cafétéria de l'HGM continue à éclairer les matinées mornes de son agréable service à la clientèle.

Ah oui! Fait à préciser, tout de même étonnant dans un milieu à prédominance anglophone mais toujours fort bienvenu en sol québécois: la dame est francophone et s'exprime (toujours volontiers) dans un anglais sommaire quoique tout à fait compréhensible. C'est qu'il y a de cela quelques années, un type - un vieux bonhomme grognon s'exprimant en anglais - s'était mis à l'engueuler à la caisse à cause du prix facturé pour son déjeuner. À la fois démunie et brave devant l'agression verbale, la caissière avait tenté de calmer le vieux schnock en lui expliquant au mieux dans sa langue: «I'm sorry Sir, but you have to pay for the bines

Malheureusement, ça n'avait pas suffi et le bonhomme avait continué à gueuler: «The bines, the bines... what's that, the bines?» Malgré tout, il avait fini par payer tout en continuant de maugréer plus ou moins indistinctement, entre autres au sujet du bad English (sic) de la caissière, anglais qui n'était incidemment pas si mauvais. (Secrètement, j'avais songé que le bonhomme méritait que ses bines lui procurent ce jour-là les plus grosses flatulences de toute sa vie, avant de me raviser en philosophant qu'encore là, c'est l'entourage du monsieur qui eut payé le prix de sa colère, cette fois-ci intestinale.)

Bref, ces quelques lignes ne visent qu'à reconnaître humblement la qualité du travail de cette personne qui met du coeur au quotidien dans ses rapports avec les autres, des inconnus. Pour moi, entre deux visites matinales à la cafétéria de l'Hôpital général de Montréal, il est agréable de penser qu'une employée de la cafétéria continue d'aborder chaque matin ses clients avec gentillesse, faisant ainsi sa modeste part, inlassablement et par pur altruisme désintéressé, pour créer un monde plus humain!

Bravo!

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Pour un monde plus humain: http://www.peopleforgood.ca/FR/

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