lundi 27 août 2012

Le PQ parle des deux côtés de la bouche

À la radio ce matin, Paul Arcand a abordé la toute récente sortie médiatique de Jean-François Lisée appelant au vote stratégique des forces souverainistes de gauche (sic) vers le PQ pour battre les Libéraux, opération qui laisse planer l'idée que le PQ est en difficulté dans certains de ses bastions et… prend un peu les électeurs pour des tartes, à tout le moins pour d'insouciants égarés qu'il convient d'orienter de haut dans la bonne voie. (http://www.lapresse.ca/le-soleil/dossiers/elections-quebecoises/201208/26/01-4568345-appuyer-lidee-de-parizeau-serait-une-erreur-dit-lisee.php)

Personnellement, je respecte beaucoup Monsieur Lisée, au point où si je l'avais eu comme candidat dans ma circonscription, j'aurais fort probablement voté pour le PQ. (Tout le contraire toutefois de ma réalité dans Johnson, où le candidat est un éteignoir à cette option d'un appui péquiste de ma part!)


Appel à faire ce que le PQ dit et pas ce qu'il fait


Par contre, sa sortie douteuse sur le vote stratégique m'amène à un questionnement profond sur les actions concrètes du PQ sur le terrain électoral. Ainsi, Jean-François Lisée lance un vigoureux appel au vote stratégique, à condition que cette stratégie vienne uniquement en aide au PQ.

Si le vote stratégique - réunir les forces souverainistes - est vraiment la chose à faire pour le PQ, pourquoi dans ce cas le Parti Québécois a-t-il présenté des candidats dans Mercier contre Amir Khadir et dans Nicolet-Bécancour contre Jean-Martin Aussant? Dans ces deux-cas, le PQ savait très bien qu'il n'avait aucune chance de l'emporter, mais toutes les tactiques sont bonnes pour écraser ces deux larves insignifiantes (du point de vue péquiste) que sont QS et ON.

Maintenant que le vote stratégique lui rentre dans les flancs, le PQ s'indigne du phénomène, alors qu'il a lui-même nourri la situation en levant le nez sur les possibilités de rallier ce vote dit progressiste par une entente stratégique avec ces deux partis. C'est particulièrement vrai dans le cas d'Aussant, lui qui a toujours laissé entendre qu'une fois réélu sous sa nouvelle bannière, il se rangerait du côté d'un gouvernement péquiste pour l'essentiel… Mais ce n'était pas assez pour le PQ, alors on lui a opposé un bon péquiste bien fidèle. Résultat : Aussant a dû déployer ses forces pour présenter un candidat dans toutes les circonscriptions pour répliquer au refus péquiste d'une trêve, et maintenant le PQ vient brailler que les 2 ou 3 % qui vont voter pour ON devraient lui revenir en toute logique. C'est pathétique!

Dans mon comté, Johnson, le candidat péquiste énonce même publiquement son mépris à l'égard des sympathisants d'ON et de QS, tout en s'acoquinant avec le candidat du Parti conservateur aux dernières élections fédérales. (http://lecentricois.blogspot.ca/2012/08/pourquoi-je-ne-voterai-pas-non-plus_19.html) Et après ça, les électeurs de ces deux partis devraient ressentir chaleur et bienveillance dans l'accueil du Parti Québécois et trouver le salut dans cette option vire-le-vent-vire-la-poche? Pfffff...

Pour le PQ, d'un côté, Aussant n'est plus de la famille, alors la ligne à suivre, c'est à bas l'hérétique dans une application sans subtilité de la politique de la terre brûlée: écrasons-le quitte à faire élire un caquiste qui se faufilera entre les deux dans Nicolet-Bécancour; en d'autres termes, on sait qu'on ne gagnera pas, mais on met tous les efforts pour que LUI non plus ne gagne pas! Puis, de l'autre côté de la bouche, laissons Lisée faire une sortie pour faire pitié dans une tentative pour contrer l'engouement palpable d'une certaine frange de l'électorat de Rosemont pour François Saillant et de partout ailleurs pour Québec solidaire et Option nationale.

Après ça, ce sont les électeurs qu'on accuse d'être cyniques…

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